Il fut un temps où prospérait dans une clairière reculée un petit village régi par un ordre ancestral fondé sur le mérite et la contribution individuels. Un homme de valeur y avait érigé de ses mains la plus belle demeure, témoignage de son labeur et de ses talents. Généreux envers ses concitoyens, il tendait toujours une main secourable aux plus démunis. Les habitants du village s’entraidaient dans la mesure du possible et tout allait pour le mieux.
Un être faisait pourtant tache dans ce tableau : un homme faible, sans travail et incapable de subvenir à ses besoins. Errant et quémandant l’assistance d’autrui, il était un fardeau pour la communauté.
Jusqu’au jour où, sur la place du marché, l’homme de valeur croisa la route de ce dernier. Attirés par les fruits d’un marchand, les deux opposés se lièrent d’un éphémère lien lorsque le premier partagea généreusement sa provende.
Mais ce présent se révéla être un poison qui les frappa tous deux d’un mal mortel. Dans le tumulte, on apprit qu’un unique antidote existait…le dilemme était posé.
Qui sauver ? L’homme de valeur, pilier de la société ? Ou l’homme faible? La réponse semblait évidente d’un point de vue logique et méritocratique.
N’est-ce pas là le reflet de notre propre société, tiraillée entre ceux qui contribuent concrètement au bien commun et ceux qui sont un fardeau ? Le riche entrepreneur créateur de prospérité n’a-t-il pas plus de valeur que le mendiant oisif ? Celui qui paie l’impôt pour financer l’assistance publique ne mérite-t-il pas plus d’égards ?
En vérité, l’argent représente symboliquement les services rendus, directement ou indirectement, à la société. Mais ne juger les individus que par leur richesse est un raccourci trompeur. Il faut au contraire les évaluer par leur apport, leur mérite et leur contribution effective au progrès collectif. l argent n’est souvent que le reflet de ceci.
Notre société ne peut plus se permettre une charité aveugle favorisant l’assistanat. Il est temps de recentrer nos échelles de valeurs sur les principes fondamentaux du mérite, de l’effort et du don de soi à la communauté. Seul ce cap nous mènera vers une société plus juste.
La vérité est une louve cruelle qui ne récompense que ceux qui sont prêts à l’affronter sans compromis. Dans ce petit conte allégorique, nous sommes confrontés à un dilemme moral qui met à nu les préjugés et les contradictions de notre société décadente.
Le fruit empoisonné, symbole de la maladie mortelle rongeant les hommes – riches comme pauvres – n’est qu’un prétexte pour nous pousser à réfléchir sur notre échelle de valeurs bâtie sur le sable mouvant des émotions.
L’homme de valeur, bâtisseur et contributeur à la prospérité commune, ou le parasite social vivant aux crochets de la générosité forcée des autres… Qui mérite de persister? La réponse semble évidente si l’on se fie à la logique implacable et au principe de justice pure.
Et pourtant, notre cœur s’emballe, révolté par une telle dureté. N’est-ce pas le propre de l’homme civilisé que de tendre la main aux plus faibles? Mais à quel prix pour la société?
Ce dilemme reflète la schizophrénie morale de l’Occident :
D’un côté, nous prônons la charité aveugle, l’assistance tous azimuts, sans discernement ni contrepartie
De l’autre, nous bafouons le principe du mérite et de la contribution, piliers de toute civilisation pérenne
Sortons des sentiers battus de la bien-pensance moralisatrice pour explorer une autre voie, celle de la vérité crue :
L’argent n’est rien d’autre qu’une représentation symbolique des services rendus à la communauté. Celui qui en possède peu n’a que peu souvent donné, tandis que les grands détenteurs de capitaux sont souvent ceux qui ont le plus contribué au bien commun, directement ou par l’entremise de leurs ancêtres.
Jugeons les hommes non pas que par leur richesse matérielle, mais aussi par ce qu’ils apportent réellement à la société. Le riche mérite notre respect, tandis que le spéculateur véreux doit être conspué.
De même pour le pauvre : distinguons le travailleur humble et honnête du profiteur assisté. Le premier honore l’humanité par sa dignité, le second la salit par son oisiveté choisie.
Il est temps de remettre en cause la bien-pensance et d’affronter la réalité telle qu’elle est : cruelle mais souvent juste. Rejetez les faux-semblants, remettez le mérite et la contribution au cœur de votre échelle de valeurs.
Le Loup